Est-ce une punition ?
Depuis quelques jours, plusieurs interprétations de l'annonce précédente sont apparues. Est-ce une véritable pause faite pour que l'on puisse se préparer plus sereinement à notre rentrée ? Est-ce un repos que l'on s'accorde après avoir accompli notre objectif et terrassé Kel'Thuzad ? Est-ce un moyen de souligner notre mécontentement face à certains comportements ? Les réponses sont évidentes : oui, oui et oui.
Pour autant, ce n'est pas une punition bête et méchante. Quel est l'intérêt à ce que l'on close toute activité contre Naxxramas pendant plusieurs semaines ? En lui-même, rien. Ce serait absurde de dire "bon, vous êtes des incapables, si c'est comme ça on bat en retraite pour de bon", surtout si c'est un leader qui le dit. Absurde parce que nous ne sommes pas des incapables, ni individuellement ni en tant que groupe ; absurde parce qu'il ne sert à rien de fuir sans apprendre de nos errances. Absurde parce que nous formons un groupe efficace, nous avançons chaque mois, nous ne devons pas nous arrêter en si bon chemin.
Alors quoi, pourquoi s'arrêter maintenant ?
Probablement l'avez-vous remarqué : que l'on soit extérieur au bataillon en charge d'attaquer Naxxramas ou combattant au sein du groupe, il y avait de la tension. Il y avait les "causes principales de nos discordes", particulièrement durant les deux semaines précédant la chute de Kel'Thuzad. Comme on touchait au but, à ce moment, nous avons persévéré jusqu'à nettoyer entièrement Naxxramas, mais nous étions vraiment à la limite. Pendant le combat contre Saphiron, combien de fois quelqu'un a-t-il songé à se replier ? Et combien de fois un départ n'a-t-il été évité que par un ultime encouragement, une ultime parole de réconfort, d'un compagnon ? Non, vraiment, jamais nous n'avons été aussi près de craquer, alors même que l'on était plus proches des appartements de Kel'Thuzad qu'on ne l'avait jamais été. Ce soir-là, c'est passé de justesse. Si nous avions perdu la bataille, une ambiance de plomb serait tombée sur nous tous pendant des jours, empêchant toute action. Nous avons gagné, mais simplement, nous étions tous aussi fatigués. Ça s'est vu la semaine suivante : incapables de vaincre les gardiens intermédiaires de Naxxramas (ne parlons pas de Thaddius !), nous ne sommes pas allés bien loin.
Voilà le constat : si on persévère bêtement à attaquer encore et encore, on s'épuisera inefficacement.
Nous avons convenu qu'il vallait bien mieux prendre du temps pour qu'on puisse se voir en des circonstances moins pressantes qu'une lutte armée. Prendre un peu de temps en guilde pour que l'on connaisse nos habitudes respectives un peu mieux, pour que l'on consolide notre groupe, notre unité.
Bien sûr, il eut été préférable que l'on n'eût pas besoin de prendre ce temps. Mais nous ne sommes pas invincibles, nous n'avons pas la science militaire infuse, et surtout, nous ne pouvons pas tous nous connaître si on ne fait que se battre.
Ce n'est pas une punition, c'est une étape indispensable à la survie du groupe. Ce temps que l'on s'accorde, nous pouvons nous en servir pour mener d'autres combats difficiles, mais nous devons surtout le passer paisiblement, en groupe ou individuellement, à réfléchir au long terme ou à s'amuser, à rêvasser.
Le Roi Liche est encore loin de nous, si on fonce jusqu'à lui comme on l'a fait pour Kel'Thuzad, on tombera bien avant de l'avoir atteint. Mieux vaut prendre notre temps. Mieux vaut prendre le temps de connaître la personne qui se tiendra à côté de nous sur le champ de bataille, plutôt que de combattre sans cesse à ses côtés sans jamais y prêter attention. Et hors du champ de bataille, mieux vaut qu'un guerrier connaisse ceux qui restent à l'arrière, pour qu'il sache ce qu'il défend ; mieux vaut que celui qui reste connaisse celui qui se bat, pour qu'il sache à qui il a cédé sa place.
Cette pause nous permettra de prendre du temps pour peaufiner notre communication, de prendre du temps pour apprendre à mieux se battre, seul et à plusieurs. De prendre du temps pour nous.
Si vous pensez que c'est une punition, peut-être alors la méritez-vous.